samedi 6 juin 2009

Baraka = Home.zéro





Ça fait un moment que je voulais parler de Baraka. Il se trouve que le moment si prête pas mal au moment où le photographe/pilote à moustache le plus connu au monde envahi tout ce qui diffuse du pixel (télé, cinéma, dvd, blue ray, salon de coiffure...) avec sa production Besson et son support internationalo-gouvernemental.

Baraka donc. "Bénédiction" en arabe et en hébreu, message de paix face au cataclysme dépressif annoncé de Home. Les 17 ans qui les séparent (le film est sorti en 1992) a sûrement chargé le pot de peinture noir de Yan Arthus Bertrand. Mais là où le moustachu peut agacer par ses commentaires incessants, le réalisateur de Baraka, Ron Fricke a compris que l'image se suffit à elle-même. Pas besoin de prendre le spectateur par la main, le rendre simple témoin l'oblige décrypter lui même le constat, pour finalement le rendre meilleur acteur.

Et surtout, là où Home s'échappe difficilement du documentaire de luxe démago, Baraka possède une vision artistique puissante qui touche directement l'âme du spectateur, sans passer par le filtre d'un esprit civique mal dégrossi. Les plans sont pourtant (à dix-sept années près) les même, mais la où Home en fait un aller-simple vers l'enfer, le film de Ron Fricke fonctionne en un aller-retour magistral.

Petit décryptage :

1. Une nature puissante, des animaux en symbiose avec
2. les hommes et leurs principales religions, arrivant à cohabiter avec leur environnement
3. Montée en puissance de la société de consommation, les animaux et la nature exploités par l'homme
4. La machine s'emmballe, les hommes deviennent leur propre bétail (emmbouteillages, métro)

5. Point de saturation, un acteur de théâtre japonais Nô hurle. sans son

4. Les hommes s'entre-déchirent, la guerre
3. Décheteries et mines à ciel ouvert, la terre est éventrée
2. Ruines englouties Maya, Egypte ancienne, les civilisations humaines disparues
1. Etendues désertiques, fin sur un ciel étoilé